Saut de 96 parachutistes depuis le Super G de la CATAIR à Laon

Documents & photos recueilli par Patrick JEGOU

Mise en page MAGUET Jean-Pierre

Le 5 septembre 1971
- Pilote : Boulic
- Durée du vol : 0h 30mn
- Type de saut : S.O.R
- 70" Altitude : 4000 m
- Parachute : EFA 656
Chantal LABAUDINIERE

 

Le plus grand (Pierre LABAUDINIERE) et le plus petit (Lucien FRIMONT) des 96 paras qui participent à ce largage exceptionnel.
425° saut de Pierre LABAUDINIÈRE.

 

Le saut du " siècle " aura enfin lieu - Chantal, ma femme, est montée en précurseur en voiture, moi, après un après-midi de ski à Sélonnet avec Charbonnier, je prends le train à Gap pour Paris, samedi soir, pendant le voyage je me coince un doigt dans la porte du compartiment, aïe ! aïe !
Gare de Lyon, je retrouve Chantal, Imbert et Charbonnel, et nous partons en voiture au Bourget. Inscriptions dans les premiers, n° 5, 6 et 7, puis attente du briefing, je retrouve quelques connaissances du milieu tels que les instructeurs de réserves de la PM Para de Vincennes.
Les SIC Rio et Fremont, un copain de saut de Chalon : Lemoine (UTA), et Françoise Berlie, pourtant le gratin n'est pas là, à part Jacques Rode - excellent briefing de Michel Auvray,
Les 96 participants (dont 4 femmes) s'équipent et posent pour la photo devant le Super-Constellation F-BRNH de la CATAIR.
Photos Lapied - France-Soir
L'embarquement est assez long, nous sommes assis par rang de 5, sanglés sur le plancher, c'est assez impressionnant,les moniteurs montent en dernier.
Toumier vérifie tout et c'est parti, moteurs, décollage et montée assez rapide à 4 000 m et en 20 minutes nous sommes sur Laon, d'abord un passage pour s'axer, puis tout le monde debout en se rapprochant de la porte. Les moniteurs se mettent à trois de chaque coté, pour faire entonnoir.
la première est en position, et GO. Il faut aller vite, sortie n'importe comment, quelques secondes de salade et stable face l'avion, alors là ! c'est formidable de voir un à un les paras sauter, ça n'en finit pas, et pourtant tout le monde sera sorti en 90 secondes.
Travail de relatif avec Imbert, mais ne le rattrape pas assez vite.
Regarde tout ce monde en chute et arrivé à 800 m, bonne ouverture avec le 656 et atterrissage dans les betteraves.
Vue formidable de cette centaine de pépins en l'air.
Retour en 4L au point de regroupement, pas de cassés, tout le monde est enchanté.
France Soir annoncera le saut comme un record du monde (officieux).
Repas à Laon avec les Varois, et retour épuisant sur Barcelonnette, en se relayant toute la nuit avec Chantal, arrivée vers 11 h 00 du matin, le lundi.
Si les premières démarches visaient un DC.6, c'est finalement le Constellation F-BRNH (Ex F-BGND Air France) de la CATAIR qui servira de base de départ. On peut imaginer la complexité de faire évacuer cette foule par une unique porte à l'arrière bâbord !

Commentaires en 2011 :
A l'époque, les difficultés d'organisation et les accords divers nécessaires ont été le vrai challenge par rapport au simple fait de monter dans un avion et d'en sauter. Encore fallait-il être là, ce jour là.
Charbonnier: mon conducteur de travaux principal, au boulot, à Barcelonnette. J'ai aussi le souvenir :
- en début de chute, la vue panoramique de cet avion géant, argenté par le soleil, par rapport à nos visions habituelles des Cessna, Broussard, et Pilatus
le passage en rase-mottes de l'avion, après le saut, précédé d'un grondement impressionnant des moteurs, comme le salut final à cette expérience unique.
Pierre Labaudinière - Le Trait d'Union n°264 - Juillet/Août 2012

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